Notre monde moderne offre plus de choix et de possibilités que jamais. La science et la technologie accroissent notre connaissance et la diversité de la vision religieuse du monde ne cesse de croître. Nos horizons semblent s’étendre de plus en plus et plus vite que nous ne sommes capables de le gérer. Mais en fin de compte nous sommes toujours les mêmes créatures spirituelles.Tout au long de notre voyage le désir intérieur persiste.
Les religions ont une vision commune : Nous sommes des personnages incomplets. Alors nous attendons avec impatience cette plénitude. Si chaque question avait une réponse toute prête, alors la prière serait inutile. Si chaque douleur avait un remède facile, nous ne chercherions pas avidement le salut. Si tout ce que nous avons perdu nous était rendu, il ne serait pas nécessaire de désirer aller aux cieux. Tant que ces besoins seront présents, la religion aussi sera là. C’est la partie naturelle de la vie. Être humain c’est faire l’expérience du doute, du chagrin et de la mort. Mais la religion est une école qui donne un sens au chaos, un hôpital qui guérit les blessures invisibles, une ligne de vie qui nous donne une seconde chance.
A ceci, le rabbin David Wolpe a ajouté que la religion "peut pénétrer un monde rempli de douleurs, de souffrances, de pertes et qui apporte un sens, un but et la paix." (2)
Bien que la religion touche ces points, ce n'est pas eux qui l’ont créée. La religion n’est pas seulement une réponse humaine aux difficultés, elle transcende l’humain. Elle vient d'une source plus élevée. L’histoire nous montre qu’en toutes circonstances, les hommes et les femmes cherchent la vérité en eux et à l'extérieur d'eux-mêmes. Ils suivent les réponses qu’ils reçoivent.
En plus de cela, la religion est un rassemblement de personnes uniques en une confrérie de croyants. Mais si elle ne peut toucher le cœur d’une personne, alors elle ne peut soutenir la communauté. Les expériences spirituelles de chacun peuvent être aussi différentes que les individus eux-mêmes. Parce que nous “regardons à travers des verres sombres” (3) la plupart des choses de la vie s’appuient sur la foi. Finalement, dans ces moments de recherche avec le divin, c’est l’individu qui filtre les détails, évalue les indices et prend les décisions sur des sujets de la plus haute signification. Cette bataille est un processus de foi. Ludwig Wittenstein a écrit : "Croire en Dieu signifie voir que les faits du monde ne sont pas la fin de l'affaire." (4)
Tout est une affaire de signification dans la vie de l’homme. Notre nature nous mène à une curiosité et une raison spirituelles. La religion ouvre un espace où l’on peut trouver et offrir des questions et des explications. Cette connexion entre religion et explication existe encore aujourd’hui.
Que ce soit dans une forme de vie saine, une confiance sociale, ou un acte charitable, la science atteste que la religion profite à chacun d'un nombre incalculable de manières. Par exemple, selon une étude récente, "ceux qui disent savoir que Dieu existe montrent un plus grand sens de détermination." (5)
Ceci est particulièrement pertinent aujourd’hui. Notre contact avec la vie moderne est souvent une succession d'images rapides qui brillent et disparaissent soudainement, si riches en surface et si négligées à la base. Mais la religion et la spiritualité qu’elle inspire creusent sous la surface et nous mettent en lien avec les fondations morales qui soutiennent le meilleur de ce que nous partageons en tant qu’êtres humains.
Tout au long de sa vie, Will Durant, historien des idées et des cultures, s'est émerveillé du pouvoir de la foi. Mais cependant, lui-même n'avait aucune croyance précise en Dieu. A la fin d’une vie d’apprentissage et d’observations, il commença à chercher à connaître l’Église. Dans ses réflexions, il montra que même une personne agnostique peut voir l'appel permanent de la religion face à l'inconnu.
« Partout ces clochers tournés vers le ciel, ignorant le désespoir et soulevant l'espoir, ces flèches élevées ou ces simples chapelles dans les collines qui montent à chaque pas vers le ciel ; dans chaque village de tous les pays ils défient le doute et invitent les cœurs à la consolation. Est-ce une vaine illusion ? N’y a-t-il rien au-delà de la vie que la mort, et rien au-delà de la mort que la décomposition? Nous ne pouvons savoir. Mais tant que l'homme souffrira, ces clochers resteront." (6)
Les institutions et les idées fleurissent tant qu'elles servent des besoins réels et durables. Autrement elles ont tendance à mourir de mort naturelle. Mais la religion n’est pas morte. En 1830, à travers ses écrits, Alexis de Tocqueville, alors que son pays, la France, délaissait la religion, fit observer que "l'âme a des besoins qui doivent être satisfaits." (7) Tout a démontré qu’il avait raison. Au cours des siècles, les tentatives pour étouffer ces besoins ont échoué. La religion donne la structure pour ce désir et les églises sont le foyer de la foi.
Même si elles ne sont construites qu’en bois, en pierre ou en acier, ces églises représentent quelque chose de profond dans l'âme humaine, quelque chose que nous nous languissons de découvrir. Plus que tout ce que l’homme ait pu fabriquer, la religion donne la direction et la forme à la recherche d'une signification.
Samuel Rodriguez: “Liberté religieuse et Christianité complaisante" The Christina Post, 10 septembre 2013 10, 2013.
2) Pourquoi la foi est importante. Rabbin David J. Wolpe. Conférences données à l’Université Emory le 21 octobre 2008; 21, 2008.
3) 1 Corinthiens 13: 12
4) Ludwig Wittgenstein, Journal personnel à la date du 8 juillet 1916, p 74. 74e.
5) Stephen Cranney, « Journal pour une étude scientifique de la religion » 4 septembre 2013. 4, 2013.
6) Will et Ariel Durant, Double autobiographie, (New York Simon & Schuster, 1977).
7) Alexis de Tocqueville, La Démocratie en Amérique (Chicago, Illinois ; Presses Universitaires de Chicago, 2000), p. 510